Les pays immobiles
EAN13
9782246686392
Éditeur
Grasset
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Les pays immobiles

Grasset

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Les pays immobiles est un roman inclassable - « une réponse, écrit d'emblée
Bayon, à la question « Tu écris ? » qu'on me pose. » Or la réponse n'est pas
un simple roman, mais un entrelac énigmatique de romans « inexprimables »,
d'aventures, de portraits, de décors, d'émotions, de femmes « fées », qui font
un grand livre, et un livre consacré à l'écriture autant qu'à la vie.
Impossible de résumer les lieux où file la mémoire : Villa-Dancourt, au dessus
de Rochechouart (où l'on se bat chaque nuit, « des bruits mats, chairs contre
chairs, os à os, coups de crâne, coups de poings, coups de pieds, sourds
bruits humains, toujours en quelque sorte amortis, enfoncés, bruits d'organes,
de membres, d'organismes en vrac »... qui réveillent le narrateur) ; l'Egypte
calcinatoire ; le Finistère l'hiver ; la rue parisienne (un Rimbaud de vingt
ans s'y clochardise et meurt dans les cartons) ; l'Afrique noire où Bayon et
son frère Jean-Marien martyrisent un « enfant-paupiette » sanctifique ; et
même l'au-delà... De somnambulisme en visions, les Pays immobiles dialoguent
beaucoup avec les esprits - ceux qui s'en vont comme « Saint-Michel », pour
qui Bayon sera « mangeur de péchés », et les revenants comme Thierry-Noël l
'enfant-mort, un Peter Pan de la savane... A chaque page la même vigueur, la
même violence, une langue lyrique et nette. Notre héros a aimé, beaucoup, il a
aimé aimer les filles, s'en laisser prendre et délaisser. Certaines sont
nommées (Josie, « comme en gésine d'elle-même. A demain belle amie ! » dit-il
pour mieux la négliger), d'autres sont des fantômes, « l'Allemande de quinze
ans dessalée par mes soins, dont j'ai oublié le nom, la couleur du regard »,
d'autres enfin sont au bord du secret : épouse trompée dans la pièce voisine ;
dame lycéenne d'ivoire post-colonial. Immobile et cruel comme le jeune homme
qui accroche une gravure de Holbein dans sa chambre, ce livre nous emprisonne,
nous libère, et par son écriture hantée ne parle que d'écriture.
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